Nous avons tous en tête l’image des poules gambadant dans une cour à la campagne, mais que savons-nous vraiment de la vie des poules pondeuses ? Comment sont-elles sélectionnées ? Qu’arrive-t-il aux poules jugées trop vieilles pour rester en élevage ? L’entreprise Poulehouse, créée en 2017, se propose non seulement de répondre à ces questions mais également de proposer des solutions à des situations jugées non-éthiques concernant la production d’œufs.
Grâce aux oeufs Poulehouse, la démarche est simple : pas question d’abattre les poules trop âgées pour pondre, direction la maison de retraite !
La vie d’une poule dans un élevage classique
Dans un élevage classique, les poules naissent en couvoir, un appareil servant à couver les poules. A la naissance, les poussins mâles sont jugés inutiles. De fait, ils ne sont pas exploitables pour la filière œuf comme pour la filière viande. Ils vont donc être éliminés. Cette pratique considérée comme très choquante devrait prendre fin d’ici la fin de l’année 2021.
Les poules subissent ensuite un épointage, aussi appelé “débecquage” qui consiste à couper partiellement ou totalement le bec de l’animal pour ne pas qu’il s’arrache les plumes ou se mutile.
Au bout de 18 mois, il est estimé que la productivité des poules commence à baisser. Elles sont considérées comme moins rentables et partent à l’abattoir. Une mort plus que prématurée puisque les poules peuvent vivre entre 6 et 10 ans. Une fois abattues, elles sont transformées en farine animal, en bouillon-cube ou sont congelées pour l’exportation, notamment à destination de l’Afrique.
Un constat bien triste qui peine sévèrement les amis des animaux.
Poulehouse : l’œuf qui ne tue pas la poule
Attristés par cette situation, les créateurs de Poulehouse ont imaginé un concept aussi incroyable que réjouissant : créer des maisons de retraite pour les poules ! Avec son slogan “L’oeuf qui ne tue pas la poule’, le message de Poulehouse est clair : pas question d’abattre les poules jugées moins performantes. De la naissance jusqu’à la mort naturelle des animaux, l’entreprise s’engage en faveur du respect de la vie.
La révolution du sexage in ovo
Si l’entreprise est connue pour son système innovant de maison de retraite pour poules, elle est allée plus loin dans le respect du bien-être animal. Poulehouse a été la première entreprise à pratiquer le sexage in ovo, une pratique venue d’Allemagne. Cette pratique innovante permet de ne pas causer l’abattage des poussins mâles.
Il est en effet possible de connaître le sexe d’un poussin 12 jours avant sa naissance. Le sexage in ovo consiste à percer un trou microscopique dans la coquille de l’œuf (le trou se referme de lui-même dans les heures qui suivent, le poussin n’est pas blessé) et extraire une goutte du liquide contenu. Ce liquide, mélangé à un réactif, indique le sexe de l’embryon.
S’il s’agit d’un mâle, l’œuf est retiré du couvoir. Il ne vient ainsi pas au monde pour être tué immédiatement après.

Source : https://www.poulehouse.fr/post/le-sexage-in-ovo
Une vie des plus agréables !
Chez Poulehouse, les poussins femelles ne sont pas épointées. Elles sont élevées en plein air et sont nourries sans OGM. Lorsqu’elles arrivent au fameux seuil des 18 mois, trois types de retraite s’offrent à elles :
- Partir pour la Maison des Poules, une ferme pilote créée et gérée par Poulehouse située dans le Limousin.
- Rester chez leur éleveur.
- Partir chez un éleveur “spécial poules âgées”.
Dans les trois cas, les acteurs concernés s’engagent à les nourrir, les soigner et les loger jusqu’à leur mort naturelle. Les poules continuant de pondre toute leur vie, les œufs peuvent toujours être commercialisés.
La croissance de la marque
Malgré un prix élevé, des consommateurs présents
Les boîtes d’œufs Poulehouse sont plus chères que la moyenne : 6€ pour une boîte Bio, 4€ pour une boîte plein air. Ce prix est justifié par le sauvetage de la poule. C’est que les malheureuses n’ont pas pu cotiser pour leur retraite ! De plus, l’entreprise propose aux éleveurs une rémunération supérieure à celle du marché.
En dépit du prix, l’entreprise a trouvé un public et gagne en popularité. Si les oeufs Poulehouse n’étaient initialement commercialisés que dans les Biocoop, on les retrouve aujourd’hui dans la grande distribution.
Des partenariats et des projets
La marque a d’ailleurs commercialisé des fondants au chocolat en partenariat avec Franprix. En effet, Poulehouse propose aux entreprises d’intégrer leurs œufs dans leurs recettes pour communiquer leurs engagements. Elle propose également un accompagnement marketing et des supports de communication.
Par exemple, les œufs qui, esthétiquement, ne répondent pas aux critères de commercialisation ou n’ont pas le bon calibre, peuvent servir dans les recettes.
L’entreprise a d’autre part lancé le projet Adopte1poule qui permet aux particuliers d’adopter une poule ! L’éleveur propose une ou plusieurs poules à l’adoption à un prix très bas, il ne vous reste plus qu’à la réserver, tout préparer et… aller la chercher !
Cette dernière saura vous remercier en entretenant votre terrain et en vous donnant de délicieux œufs frais !