La labellisation commerce équitable ne concerne pas uniquement des produits alimentaires ou manufacturés. Des écoles, des universités et même des collectivités peuvent entreprendre des démarches pour obtenir ce label ! En France, trois universités le détiennent. L’IAE de Nice, l’université de Toulon et celle de Clermont-Ferrand. Nous nous sommes entretenus avec Alain Bussière, responsable de l’option Commerce équitable du Master LEA de Clermont-Ferrand Management de Projets Internationaux et Interculturels.
Entretien avec M. Alain Bussière, professeur à l’UCA
Qui a porté ce projet de labellisation ?
La labellisation Université de Commerce équitable relève d’une catégorie de label qui existe au niveau international. Ce label concerne à la fois l’ensemble des écoles, du primaire à l’université, mais aussi des villes. Il est en effet possible d’être labellisé « Territoire de commerce équitable » ou « Ville de commerce équitable ». Il s’agit donc d’une dynamique de labellisation au niveau international. Cette catégorie de label a pour objectif d’identifier des acteurs engagés dans le soutien au commerce équitable. Cela peut être du soutien économique : achat de produits du commerce équitable, soutien au niveau de la communication, de l’éducation, mais aussi par la promotion d’actions concrètes.
Le label « Université de commerce équitable » était historiquement très présent dans le monde anglo-saxon. Il a récemment été introduit en France. L’UCA a fait partie de la première vague d’université labellisée, et plus précisément notre UFR Lettres, Langues et Communication.
Avez-vous des partenaires qui vous ont accompagnés ?
C’est plutôt dans l’autre sens que les choses se sont passées ! L’initiative qui a été prise de développer une démarche de labellisation a été portée par une équipe d’étudiants en Master LEA. Ils ont choisi pour projet collectif de construire le dossier de candidature à la labellisation de l’université. Comme je l’ai dit, l’introduction du label équitable était récente en France, nous pouvons dire que nous avons participé à son introduction sur le territoire ! En effet, une de nos étudiantes avait réalisé un stage chez Artisan du Monde. L’objet du stage était justement de réfléchir à l’introduction du label université de commerce équitable en France.
L’année suivante, une équipe a choisi ce projet collectif pour obtenir la labellisation. Cette dynamique a eu des effets sur le territoire clermontois puisque la métropole Clermont Auvergne vient tout juste d’être labellisée territoire de commerce équitable ! Notre université n’est par ailleurs pas étrangère à cette démarche puisque c’est, une nouvelle fois, une de nos étudiantes qui a initié le dossier de labellisation de la métropole !
Comment cet engagement se matérialise-t-il dans la vie du campus ?
Comment se matérialise-t-il dans les enseignements ?
Notez-vous un engouement particulier pour ce thème de la part des étudiants, des enseignants et du personnel ?
Nous avons pris des risques en lançant cette option puisqu’il s’agit d’un champ très spécialisé. C’est un choix réfléchi, puisque notre université est historiquement spécialisée dans l’ESS (Economie Sociale et Solidaire). En croisant ce domaine avec l’international, le commerce équitable s’est imposé comme thématique. Notre objectif est d’avoir un recrutement national : notre constat est que les candidatures sont en augmentation, ce qui nous encourage à renforcer ce choix.