Le gouvernement se lance dans l’investissement d’un vrai plan de relance de l’économie “verte” et responsable. Suite à cela, il se pourrait bien qu’1,8 millions d’emplois, dans les secteurs de la transition écologique, soient soutenus. D’autres secteurs pourraient être concernés ce qui créeraient une embauche éthique, durable et pérenne. Découvrez-les et rendez votre avenir professionnel plus vert.
Le lancement d’une relance verte
Si la plupart des institutionnels est focalisée sur le phénomène économique post crise sanitaire, certains souhaitent mettre en avant la transition écologique. C’est le cas de WWF France et du cabinet d’audit EY. Ensemble, ils publient un rapport, intitulé “Monde d’après : l’emploi au coeur d’une relance verte”, destiné au gouvernement.
En termes de perspectives d’embauches potentielles d’ici 2030, les secteurs les plus propices sont les suivants : la rénovation énergétique des bâtiments résidentiels et tertiaires, la production d’électricité et de chaleur renouvelables, les transports ferroviaires et ceux en commun, mais aussi les moyens de locomotion individuels, et l’agriculture bio. Pour pouvoir mettre ce plan à exécution, WWF compte sur une aide financière du gouvernement.
L’association demande des investissements colossaux dans ces domaines d’activité. En plus des 15 milliards investis chaque année et selon l’ONG, il faudrait quasiment 14 milliards d’euros supplémentaires annuels afin d’activer le potentiel d’emploi. Cette somme peut paraître extravagante mais reste significative. WWF France et EY affirment “Chaque euro investi par le gouvernement dans un plan de relance vert générerait en moyenne une valeur ajoutée (richesse créée par les entreprises) de 2,8 euros en 2022 et 3,2 euros en 2030”.
Deux cas de figure différents
Pour chaque secteur, deux scénarii permettent de faire une comparaison et démontrent l’intérêt de ce plan de relance responsable.
Dans un premier cas, ce sont les engagements actuellement pris par l’exécutif au sujet de la transition écologique. Le second prend en considération les objectifs les plus ambitieux d’une relance verte. Ce dernier donne la parole aussi bien aux associations, qu’aux citoyens et aux professionnels.
La conclusion est la suivante : avec l’aide d’un véritable engagement sur ce plan de relance verte, à savoir la rénovation énergétique de l’immobilier, le développement des énergies renouvelables, l’électromobilité, les transports en commun et individuels durables, l’agriculture bio ou encore le tourisme vert, un million d’emplois seraient maintenus et créés. A plus grande échelle, d’aujourd’hui à 2030, 1,8 millions d’emplois seraient soutenus.
Le détail par domaines d’activité
Les transports individuels : voiture et vélo
En mettant l’accent sur les véhicules à très faibles émissions, 328 000 emplois pourraient être conservés en 2030. Pour avoir un ordre d’idée c’est 30 fois plus qu’en 2019. Sur la période 2020-2023, l’Etat devrait investir un milliard d’euros supplémentaires. Puis ce chiffre augmentera à 3 milliards d’euros de 2024 à 2030.
La production et la distribution de voitures électriques et hybrides est au cœur des préoccupations. En découle également la multiplication des bornes de recharge pour ces mêmes engins.
Même constat pour les activités cyclables. La quantité de postes professionnels pourraient se voir tripler. L’objectif est d’atteindre 328 000 emplois en 2030. WWF France indique qu’“une part importante de ces emplois concerne la construction des pistes cyclables et les matériels de stationnement de vélos ainsi que le secteur de la logistique, en particulier les coursiers et les employés à vélo de La Poste”. L’aide demandée à l’Etat pour pouvoir atteindre ce but est fixée à 2 milliards d’euros supplémentaires entre 2020 et 2030.
Les transports en commun et ferroviaires
En envisageant une compensation financière de l’Etat, établie à 2,5 milliards d’euros supplémentaires par an entre 2020 et 2023, puis de 4 milliards de 2024 à 2030, l’univers du transport ferroviaire et des transports en commun verrait ses emplois passer de 93 000 à 137 000.
Les postes à privilégier seront ceux concernant les infrastructures. A première vue, ils ne sont pas certifiés sur du long terme mais aucune délocalisation n’est à envisager. Ce sont donc des emplois locaux. La modernisation des réseaux est une étape cruciale et indispensable, elle aura donc un besoin naturel de main d’oeuvre pour se mettre au vert.
La rénovation énergétique des immeubles
C’est sans aucun doute ici que les candidatures vont fleurir en nombre. Entre 2019 et 2030, une hausse importante des emplois est à prévoir. De 167 000, nous devrions passer à 406 000 ! La Convention Citoyenne Pour le Climat a accéléré le processus en imposant la rénovation énergétique des bâtiments d’ici 2040.
Les établissements les plus énergétiques devront subir des travaux de rénovation afin d’atteindre le niveau C, au maximum. Ce sont des actes assez lourds qui demandent un renforcement des effectifs professionnels déjà existants. Des formations pour appréhender des reconversions sont à prévoir pour les salariés actuels et les futurs acteurs. C’est donc un sujet très porteur qui s’avère intéressant et ambitieux.
Les énergies renouvelables
Grand sujet qui conserve un intérêt particulier lors des débats depuis plusieurs années. Les énergies renouvelables demandent un investissement de 4 milliards d’euros annuels supplémentaires de 2020 à 2023, puis de 7 milliards jusqu’en 2030. Les principales filières mises en avant sont le solaire et l’éolien.
Ce renforcement financier accorderait 256 000 emplois, soit une hausse de 70% par rapport à 2019. Parmi les catégories d’emplois, nous retrouvons les développeurs, les fabricants d’équipements, les constructeurs, les exploitants, les opérateurs de maintenance ou encore les producteurs de matières premières pour les bioénergies.
Le tourisme vert
La crise sanitaire liée au Coronavirus a grandement impacté le tourisme, et ce n’est pas terminé. Pour continuer à maintenir l’emploi en France dans ce domaine, il doit devenir une priorité dans les aides financières délivrées par le gouvernement. La relance future est une belle occasion d’ajouter une stratégie durable et résiliente. Dans cette optique de transition écologique, l’ONG souhaite mettre en avant le vélo tourisme.
Aujourd’hui, la France dispose de 17 000 kilomètres de pistes cyclables. L’objectif, pour 2030, est d’atteindre les 25 000 kilomètres. Une pratique du tourisme à vélo qui devrait donc doubler grâce à ces aménagements. En ce qui concerne les emplois, la transition verte devrait permettre de tripler le nombre d’ici 2030. En effet, un touriste à vélo dépense plus, notamment en hébergement et en restauration.
L’agriculture biologique
Dans une relance durable optimale, d’ici 2050, 100% de la surface agricole utile doit être convertie en agriculture biologique. Les engagements actuels semblent tout de même plus réalisables. La loi EGalim et les Etats généraux de l’alimentation souhaitent atteindre 15% de surface agricole française cultivée en bio, d’ici 2022.
Ce pourcentage se transformerait à 30% en 2030. Ce qui coince un peu, c’est que cela ne générerait que 77 000 emplois, contre 135 000 dans le cadre du premier scénario.
Une grande révolution du milieu professionnel dans les secteurs du développement durable est en marche par le biais de cette relance verte. C’est l’occasion de donner du sens à son avenir et, pourquoi pas, de se sensibiliser à l’investissement éthique.