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Produire des films et des séries est un acte qui se veut, malgré lui, (très) polluant. Pourtant, cette notion est très peu ancrée dans les consciences, aussi bien du côté des professionnels, que des spectateurs. Chez nos voisins Hollywoodiens, le cinéma rime déjà avec écologie et l’audiovisuel se met, depuis quelques années, au vert. Mais qu’en est-il du cinéma français ?

L’industrie du film nocive pour la planète

L’hexagone, le mauvais élève

En une année, le bilan carbone généré par la production cinématographique et télévisuelle en France a explosé. Il se chiffre à un million de tonnes de C02 ce qui représente 410 000 allers-retours Paris – New-York, en empruntant l’avion. C’est également la quantité d’émissions annuelles d’une ville de 100 000 habitants. 

Sur ce chiffre faramineux, il est important de souligner qu’un quart est lié aux tournages. On parle ici de la surconsommation électrique, du transport des acteurs et de l’ensemble des équipes de tournage, l’utilisation unique de certains objets, comme les bouteilles d’eau ou encore les décors. 

Des améliorations timides

Face à cette pollution massive et incessante, certaines productions ont pris les devants. La prise de conscience est difficile et lente mais elle semble arriver ! Canal + a lancé une série, intitulée l’Effondrement, sur MyCanal. Dans cette dernière, le tournage s’est déroulé sans aucune bouteille en plastique, remplacée par des gourdes en aluminium, les maquilleuses ont utilisé des cotons lavables pour embellir les acteurs, les mégots ont été recyclés et sont devenus du mobilier urbain… 

D’autres font appel à des “consultants verts”. C’est le cas du film Poly de Nicolas Vannier. Mathieu Delahousse, le régisseur général du film, a créé Secoya Eco-Tournage. Une charte est créée et un conseil accompagne les professionnels. La transition écologique des productions se fait en douceur et de manière personnalisée. Les fournisseurs locaux sont privilégiés. 

De plus, la crise sanitaire, liée à la Covid-19, a obligé les équipes à revoir leurs pratiques. L’individualisation des gourdes, le nettoyage renforcé du matériel… Toutes ces nouvelles habitudes à adopter se tournent vers une démarche plus écologique et saine pour l’homme et sa planète. 

Des studios de mieux en mieux équipés

Les Provence Studios, situés à Martigues près de Marseille, proposent 2,6 hectares entièrement éco-conçus. Le toit est recouvert de panneaux solaires contenant des fenêtres afin de faire traverser la lumière naturelle. Cela permet à la fois de consommer une énergie plus naturelle mais aussi de réduire la consommation. 

Pour ce qui est de la température, les différents bâtiments de cette surface impressionnante sont chauffés et rafraîchis par la magie de la thalasso thermie et l’éclairage à LED. Tout peut se récupérer et se réutiliser à l’image de l’eau de pluie ou encore des décors. Ce complexe de production a d’ores et déjà séduit les grands noms puisqu’il a accueilli les équipes des films Taxi 5 et Gaston Lagaffe, ainsi que celles de la série Bronx

Malheureusement, l’impact écologique du cinéma dépasse largement le lieu de tournage. Les placements de produits, les festivals cinématographiques et bien évidemment, les salles de cinéma n’ont pas une image très écologique !

Mettre au vert l’essentiel du cinéma

Un scénario repensé

Des sociétés comme Pixetik ont trouvé le bon credo. Elles se sont spécialisées dans l’écoproduction. Les agences de placements de produits éthiques sont de plus en plus nombreuses dans l’univers audiovisuel. 

Les différentes marques et enseignes éthiques et responsables choisissent ce canal pour faire connaître leurs produits. Et c’est plutôt une belle vitrine !  A titre d’exemple, l’épicerie vrac, “Day by Day”, fait une apparition dans le making off de la série l’Effondrement. C’est une démarche qui commence à s’implanter en France mais qui est déjà très fréquente dans d’autres pays.

Aux Etats-Unis, la plus célèbre est Green Product Placement. Elle est en collaboration avec des séries connues mondialement à l’instar de The Big Bang Theory ou encore Orange Is The New Black. La difficulté n’est pas de faire apparaître le produit mais bien de faire en sorte qu’il s’imbrique correctement dans le scénario. D’ailleurs, le prochain James Bond se déplacera en Aston Martin électrique. 

Un festival aménagé

Les Arcs Films Festival a lancé le Green Lab. Cette année, la deuxième édition s’est déroulée en ligne, condition particulière oblige ! L’envie de faire un geste pour la nature est apparue lorsque l’équipe s’est rendue compte qu’il fallait acheminer l’ensemble des festivaliers européens à 1 950 mètres d’altitude. Le poids du bilan carbone est effrayant !

Tous les participants au festival des Arcs s’engagent à compenser leur bilan carbone d’une manière très éthique. Le coût de l’ensemble des services, liés à ce déplacement, est reversé à une association. Cette dernière est choisie par le lauréat du prix “Cinéma et engagement environnemental”, chaque année.  

La programmation est savamment étudiée pour mettre en lumière des films entremêlant citoyenneté et écologie. Une catégorie dédiée a été instaurée et se nomme “déplacer les montagnes”. Il est important de jouer sur la sensibilisation. 

Des salles de cinéma en danger

La pandémie actuelle affecte énormément le septième art. Les salles obscures ont vu leurs portes se refermer précipitamment pour rouvrir de manière provisoire avant d’être de nouveau verrouillées. Malgré les efforts considérables fournis par le personnel, rien n’y a fait.

Ces endroits, où le divertissement prône, deviennent écologiques malgré eux. Les productions reportent la sortie de leurs films, d’autres tentent de faire une sortie virtuelle. Par exemple, Pixar a décidé de lancer son dessin animé Soul sur la plateforme de streaming Disney + au lieu d’attendre la réouverture des salles. On ne sait pas si cela va devenir un modèle à suivre mais en tout cas le ton est donné. 

Le coût, un enjeu majeur

Que ce soit pour le cinéma, l’alimentation et même la finance, la plupart des gens ont dans la tête cette idée reçue qui dit que le vert est plus onéreux. Pourtant c’est, très souvent, faux ! Cela peut même engendrer des économies. Sur le tournage de l’Effondrement, la démarche écologique et éthique entreprise a permis de dépenser moins. 

Aux Etats-Unis, où les chiffres sont loin d’être tabous, Emellie O’Brien, qui endosse le rôle de consultant vert, a annoncé avoir fait économiser plus de 400 000 dollars aux producteurs de The Amazing Spider-Man 2. Le budget total, dépensé pour ce film, s’étend à 230 millions de dollars, ne l’oublions pas ! 

Alors oui, le cinéma et l’écologie font bon ménage à condition d’avoir les ressources nécessaires et de bien s’entourer. La France a encore beaucoup à apprendre de ses voisins mais ne peut que s’améliorer. 

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Cinéma et écologie : l’art de se mettre au vert

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