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L’association Habitat et Humanisme devient partenaire d’Ethic Vie ! Pour fêter cette relation d’entraide, nous vous présentons notre entretien avec Paul Agius, relais financier Gironde pour l’association.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Paul Agius, je suis marié et père de plusieurs enfants aujourd’hui tous adultes. J’ai suivi une formation en économie et j’ai ensuite toujours travaillé dans la banque, plus particulièrement dans les banques spécialisées dans l’immobilier. Dans mon parcours de vie j’ai été frôlé par le chômage : à une époque, la banque pour laquelle je travaillais est passée de 1500 salariés à 600… et j’étais sur la liste des licenciés ! J’ai su au dernier moment faire valoir mes compétences, mais je suis passé près de cette épreuve.

Comment ai-je connu Habitat & Humanisme ? A l’époque, je travaillais à Bordeaux, Nice et Monaco. Lorsque j’étais à Monaco, une de mes collègues de travail avait un appartement à vendre dans le vieux Nice. A ce moment-là l’immobilier était un peu en crise, il lui était difficile de le vendre. Ayant entendu parler d’Habitat & Humanisme, je lui ai fait connaître l’association pour qu’elle se rapproche d’eux. Par leur biais, elle a pu vendre son appartement. Cela a été mon premier contact avec l’association. Je suis ensuite devenu cotisant, adhérant, sans forcément faire de bénévolat.

Arrivé à la retraite, j’ai eu un contact avec l’association à Bordeaux. Compte tenu de mon expérience à la fois dans la banque et dans l’immobilier, on m’a proposé de venir participer aux actions d’Habitat & Humanisme Gironde. ça a été un hasard sans en être un : j’ai toujours été attentif aux actions de solidarité, notamment contre le chômage. C’est dans ce cadre que j’avais repéré l’association. Je pense en effet que s’occuper des autres est crucial dans la vie et j’ai essayé d’apporter ma pierre à l’édifice. 

En quoi l’association Habitat & Humanisme a été différente des autres ?

La réinsertion sociale au coeur de l’action de l’association

J’avais entendu parler de beaucoup d’associations caritatives, ma femme milite d’ailleurs au CCFD Terre Solidaire. Nous connaissons aussi le Secours Catholique, le Secours Populaire, les Restos du Coeur… Ce qui m’a particulièrement intéressé chez HH c’est la recherche de réinsertion sociale via un moyen qui est très concret, à savoir le logement. 

D’autre part, il y a un fort accompagnement non seulement de la part de professionnels mais aussi de bénévoles. Quand quelqu’un est logé par HH, il a régulièrement un bénévole chargé de son dossier qui entretient des relations avec lui. Cela est important à la fois pour la personne accompagnée mais aussi pour la gestion des logements. 

L’association a également des ressources financières, avec une société foncière en particulier qui a des moyens importants, ce qui lui permet d’intervenir pour acheter et gérer des logements. Cette force de frappe m’a intéressé. Nous pouvons ainsi nous rapprocher de propriétaires d’immeubles ou des personnes ayant des fonds, des liquidités, pour qu’elles ne nous aident pas uniquement par des dons mais aussi grâce à des investissements dans la société.

Une présence auprès des plus démunis

J’ai été surpris de découvrir que dans le montant HLM français, pour toutes les très grosses sociétés HLM que nous connaissons, le nombre de locataires qui sont en dessous du seuil de pauvreté est autour de 27%. Chez Habitat et Humanisme, il est de 75% ! Nous sommes vraiment aux côtés des personnes ayant le plus de difficultés. Si effectivement dans quelques cas ça peut ne pas bien se passer, dans l’immense majorité  nous avons une réelle satisfaction de voir que nos locataires arrivent à sortir de cette spirale de pauvreté.

Il y a des personnes qui restent avec nous tout au long de leur vie, surtout dans ce que nous appelons les “pensions de famille”. Il s’agit de logements groupés (entre 15 et 20 logements), le plus souvent habités par des personnes seules. Elles sont souvent en grande précarité ou en situation d’addictions ou de problèmes psychiatriques. Ils sont donc toujours supervisés par des travailleurs sociaux en plus des bénévoles. Notre but est de leur offrir un endroit où ils peuvent se poser, se reposer et avoir une vie en communauté. Ils n’ont plus la menace de se retrouver à la rue, peuvent créer des liens, manger à leur faim… 

Il arrive que des personnes dans des pensions de famille en sortent, trouvent un travail et commencent une nouvelle vie. D’autres ne le peuvent pas et ces habitations leur permettent de trouver un équilibre. Pour les logements que nous avons en diffus, les personnes ne restent en général que quelques années. L’objectif pour ces logements est plutôt que les personnes retrouvent une autonomie.

Pourriez-vous nous raconter une réalisation sur le terrain particulièrement emblématique ?

La première pension de famille bordelaise

En premier lieu je voudrais vous raconter l’histoire de la première pension de famille d’Habitat et Humanisme Gironde à Bordeaux. Il s’agissait d’un terrain qui se situait plutôt en centre-ville, dans un quartier bourgeois. Cet endroit servait auparavant de lieu de patronage. Ce bâtiment n’était pas en très bon état alors l’association avait décidé de le racheter pour en faire une pension de famille.  

A l’époque, le voisinage était assez inquiet de l’installation d’une population défavorisée dans le quartier. Il y avait également une école privée juste en face qui s’inquiétait pour ses jeunes élèves. Avec le temps, les réticences se sont estompées, au point qu’un des voisins les plus soucieux est devenu bénévole chez Habitat et Humanisme ! Aujourd’hui, l’école privée utilise de temps en temps notre grande salle qui sert aux réunions. Ils viennent donc chez nous, ce qui montre que tout se passe au mieux ! 

Selon moi, les bénévoles ont fait un excellent travail d’explication et de réassurance auprès des habitants. La communication a été un facteur clé. 

La semaine dernière, Véronique Fayet, l’ancienne présidente nationale du Secours Catholique, estimait que les gens très pauvres, qui sont dans la rue, sont souvent qualifiés de “public difficile”. Pour elle, loin d’être difficile, c’est un public extrêmement courageux.

Le château de Talence

L’autre réalisation dont je voudrais vous parler se situe dans la ville de Talence, dans la banlieue de Bordeaux. C’est là qu’est situé le domaine universitaire. Il y avait près de ce domaine un petit château d’environ un hectare. Il avait été donné à la ville dans les années 20 en précisant qu’il devait exclusivement servir à loger des personnes âgées. Pendant des années il a donc servi de maison de retraite. 

Avec le temps, la structure est devenue obsolète et la mairie a décidé de construire une maison de retraite neuve sur le terrain tandis que le château tombait en ruines. La mairie ne savait au final plus quoi en faire : elle ne pouvait pas le détruire, ne savait pas quoi en faire et ne voulait pas non plus faire des travaux considérables.

association habitat et humanisme chateau garderes

L’association a été contactée grâce à un membre de la mairie. Après un long travail d’évaluation, de discussion et de chiffrage, nous avons trouvé une solution. La mairie a cédé ce château à Habitat et Humanisme en bail à réhabilitation pour une durée de 60 ans. Le loyer est donc très faible. L’association va donc pouvoir y construire des logements : 12 pour des personnes âgées et 3 pour des étudiants travaillant dans le social. 

Pour respecter les termes de la donation, il y aura majoritairement des personnes âgées, mais nous pensons que la présence des jeunes, en formation dans le social, sera utile pour tous. 

Y a-t-il des difficultés ?

De mon point de vue, concernant cette dernière histoire, le processus a été assez long. Les évaluations techniques, financières, juridiques… Finalement, l’issue a été trouvée ! La mairie avait également approché d’autres opérateurs qui auraient pu reprendre ce bâtiment. Mais c’est Habitat et Humanisme qui a trouvé les travaux et les financements pour réaliser ce projet. 

Les bénévoles sont cruciaux pour ces processus : nous avons besoin de nombreux volontaires pour accompagner les personnes que nous logeons, de personnes ayant des compétences très spécifiques… et même des bénévoles bricoleurs ! Nous avons constamment besoin de renouveler nos équipes.

Quel est le rôle de la finance solidaire dans ce type de projet ? 

Les sociétés foncières

Nous avons deux sociétés foncières : la société Habitat et Humanisme qui est une société commandite par action et la société EHD qui est elle une société coopérative à capital variable et qui sert à la gestion et à l’acquisition d’EHPAD.

Un des points forts d’Habitat et Humanisme est vraiment l’inventivité au niveau financier. On peut investir dans la société foncière qui fait deux fois par an une augmentation de capital. Quand on achète des actions de la foncière, d’une part c’est un investissement sûr : en effet, la société foncière est propriétaire de logements dans des grandes villes et dans de bons quartiers.

Ces actions ne rapportent rien, il n’y a pas de dividendes versées mais une petite réévaluation de la part tous les ans. En revanche, elles permettent de bénéficier d’une réduction d’impôt de 25% selon certains critères. De plus, elles ne comptent pas dans le calcul des biens imposables pour l’IFI. 

D’autres méthodes d’investissement solidaire

Certaines personnes nous font également des dons temporaires d’usufruit sur des biens qu’ils possèdent. Cela n’est pas extrêmement courant mais une personne peut ainsi nous céder un bien pour par exemple 10 ans. Elle reste propriétaire de son bien mais c’est nous qui en assurons l’entretien. 

Pour les personnes n’ayant pas d’héritier direct, il est également possible d’envisager un legs avec charge. Une personne n’ayant que des neveux, si ces derniers héritent des biens, ils paieront 60% d’impôt sur la succession. Grâce au legs avec charge, les biens sont légués à Habitat et Humanisme et c’est à l’association de verser aux neveux les 40%.

Une autre façon très économe de faire un don consiste lorsque l’on investit dans les actions de la foncière (une fois 6 ans passés pour ne pas remettre en cause l’avantage fiscal) à donner ces actions à Habitat et Humanisme. Quelqu’un possédant 10 000 € euros d’actions récupère 2 500 € en avantage fiscal. A l’échéance des 6 ans, il donne 10 000 € à Habitat et Humanisme et récupère 6 500 € d’avantage fiscal. C’est donc très avantageux ! 

Le propriétaire solidaire

Il y a aussi un volet “propriétaire solidaire”. Il s’agit donc d’un propriétaire qui nous loue un bien afin que nous le louions à notre tour à des personnes en difficulté. La contrainte est que la personne doit le louer au prix des logements sociaux. Cependant, si la personne demande un conventionnement ANAH (Agence nationale de l’habitat), les loyers qu’il perçoit sont défiscalisés à hauteur de 85%. Les paiements sont assurés puisque c’est HH qui est locataire. L’état du logement est garanti lorsque le bien est restitué et qu’il n’y a pas de trou dans la location. 

Nous avons récemment quelqu’un qui nous a vendu un bien de famille, a acheté un appartement pour nous le donner en location, et a ensuite souscrit à des actions de la foncière… Il y a donc de nombreux moyens d’investir ou de participer à la solidarité d’Habitat et Humanisme ! 

Un projet en cours et le partenariat d’Ethic Vie et d’Habitat et Humanisme

Actuellement, Habitat et Humanisme travaille sur une opération également sur Talence. Notre budget n’est pour l’instant bouclé qu’à 90%. Nous sommes actuellement en recherche d’entreprises mécènes qui pourraient nous aider à le compléter. 

Ethic Vie a la grande joie d’être aujourd’hui partenaire d’Habitat et Humanisme ! Comment fonctionne ce partenariat ? Nous nous engageons à verser 20% des commissions liées à la gestion du contrat de nos clients lorsque ceux-ci choisissent Habitat et Humanisme comme association bénéficiaire. Un petit geste qui ne coûte rien à l’épargnant mais signifie beaucoup pour l’association et toutes les personnes qu’elle accompagne !  

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2 Commentaires

  1. EL YOUNSI François Xavier

    Bonjour,
    j ai lu avec attention votre histoire et bravo.
    Comment puis-je vous contacter ?
    Pour
    Être bénévole dans vôtre association. Merci de votre réponse.

    Réponse

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Association Habitat et Humanisme : entretien avec Paul Agius

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